Les cheveux ont une croissance de 0,4 mm/jour au niveau du vertex crânien, soit ± 1,2 cm/mois. En réalité, de 0,7 à 1,5 cm/mois.
Le cheveu est une structure kératinique qui capte différentes substances chimiques : médicaments, divers toxiques, substances psychoactives. Parmi les substances psychoactives : tabac, THC, opiacés, cocaïne, amphétamines, benzodiazépines et alcool. On peut donc pratiquer un test capillaire : un prélèvement de 3 cm nous livre 3 mois de « mémoire » d’usage ou de mésusage d’une substance psychoactive. Un peu comme l’étude des carottes de glace dans les pôles qui nous content le climat d’autrefois. L’alcool, en se métabolisant, donne naissance à deux métabolites : l’éthylglucuronide (EtG) et l’éthylsulfate (EtS). La sensibilité et la spécificité de ces deux marqueurs sont très spécifiques par rapport à la consommation d’alcool. Le dosage de l’EtS a fait récemment l’objet d’une nouvelle méthode de quantification dans les cheveux dans une étude du centre de toxicologie de l’Université d’Anvers (chromatographie liquide couplée à la spectrométrie de masse). Il est dorénavant possible de distinguer un patient abstinent, un patient consommateur chronique et excessif et un patient consommateur à faible risque de boissons alcoolisées.
Il y a donc une « fenêtre de détection » de 90 jours.
Outre l’usage en médecine légale, on voit se profiler un usage en clinique : suivre l’évolution de la consommation d’alcool d’une personne après sevrage. Après les CDT, voici l’analyse capillaire !